Prise de position

La gratuité scolaire inscrite parmi les top priorités d’Ecolo et du PS. Mais ensuite ?

La gratuité scolaire est l’une des quatre grandes priorités du PS, tous domaines confondus. Elle est également parmi les trois mesures-phares d’Ecolo en matière d’enseignement. La Ligue des familles ne peut que s’en réjouir. Mais qu’est-ce que cela donne en pratique ? En trois ans, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a pas encore pris de mesure en la matière. Le prochain conclave budgétaire sera décisif pour concrétiser, enfin, les mesures inscrites dans la déclaration de politique communautaire.

Quand on navigue sur le site du Parti socialiste et qu’on clique sur l’onglet « combats », on y découvre 4 mesures prioritaires : la gratuité des transports publics, une taxe sur les ultra-riches et les multinationales, la dépénalisation du cannabis et… « des écoles réellement gratuites ». Ecolo, de son côté, vient de publier ses « 3 piliers » pour l’école : le bien-être du personnel enseignant, une école plus verte et une école plus inclusive et démocratique, visant à « faire progresser la gratuité scolaire et lutter contre les inégalités encore massives. »

La gratuité scolaire est donc placée au cœur des priorités de deux des trois partis aux manœuvres en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le MR est de son côté bien plus discret sur la question mais indiquait toutefois le 17 août, par la voix de Mathieu Michel, qu’« il ne faudrait pas que cette digitalisation [et donc le coût du matériel informatique à l’école] repose sur les parents ».

En pratique toutefois, la situation est tout autre. Notre dernière enquête a montré l’explosion du coût du matériel informatique pour les famille, suite au Covid et à un changement législatif autorisant les écoles à demander aux parents d’acheter du matériel informatique.

En matière de gratuité scolaire, le gouvernement actuel n’a pas encore pris de mesures, à l’exception de l’extension des projets-pilotes de repas gratuits, à saluer, mais qui ne concernent néanmoins qu’une minorité d’enfants. La gratuité des fournitures scolaires en maternelle, votée sous la législature précédente, n’a pas été étendue à l’enseignement primaire.

La déclaration de politique communautaire, soit le programme de gouvernement commun à ces trois partis, était pourtant assez ambitieuse en la matière, prévoyant notamment de :

  • « fixer un échéancier progressif de mise en œuvre de la gratuité » ;
  • « garantir à chaque enfant un potage gratuit dès 10h » ;
  • le « plafonnement du coût des sorties et voyages scolaires » ;
  • la « gratuité progressive des garderies en commençant par les familles à bas revenus et/ou monoparentales et/ou nombreuses » ;
  • l’« intégration progressive du temps de midi à l’école dans le temps dit « scolaire » et prévoir son financement ». 

A un an et demi des élections, il est temps de mettre en œuvre ces ambitions. L’argument budgétaire, souvent évoqué, devient difficilement entendable dès lors que plusieurs partenaires du gouvernement estiment que la gratuité scolaire doit figurer au rang des top priorités, et venir dès lors avant d’autres mesures. Le prochain conclave budgétaire sera dès lors décisif. Plusieurs initiatives peuvent toutefois être prises sans débourser un seul euro : c’est le cas du plafonnement du coût des voyages, déjà prévu dans un décret mais jamais mis en application, ou encore du maximum à facturer tel que proposé par la Ligue des familles.

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