Actualités

La garde d’enfant malade, un vrai casse-tête pour les parents

Un enfant qui tombe malade peut-être un stress pour les parent

61% des femmes trouvent qu'il est difficile de travailler à temps plein quand on a des enfants, pour 37% des hommes (1). C’est davantage le cas des parents de jeunes enfants.

Les parents redoutent le coup de fil de la crèche ou de l’école leur demandant de venir chercher leur enfant qui a 39 de fièvre. Que faire quand on ne peut pas quitter son travail sur un coup de tête ? Qui va pouvoir le garder ? Vais-je trouver un ou une garde d’enfant malade ? Vais-je devoir prendre un congé sans solde ? Une étude de la Ligue des familles montre à quel point les solutions sont rares et inégalement accessibles.    

Comment fonctionne le congé pour raison impérieuse ?

Actuellement, les parents peuvent solliciter un congé pour raison impérieuse afin de pouvoir garder leur enfant malade à la maison. L’employeur doit octroyer un minimum de 10 journées de congé pour raison impérieuse à son employé·e ayant un équivalent temps plein et peut décider d’augmenter ce nombre ou pas. 

Si ces congés ont le mérite d’exister, ils sont limités et inadaptés. La durée légale maximum peut s’avérer parfois insuffisante et ne prend pas en compte la situation familiale, notamment le nombre d’enfants. De plus, ce type de congé est généralement non rémunéré, ce qui n’est pas une solution envisageable financièrement pour de nombreuses familles.      

Ai-je droit à un congé rémunéré si je dois garder mon enfant ?

Selon notre Baromètre des parents (2024), seuls 40% des parents bénéficient de congés rémunérés prévus dans leur entreprise quand un de leurs enfants est malade.

Le pourcentage est encore plus faible, en moyenne, dans les ménages à bas revenus (qui travaillent dans des secteurs professionnels leur donnant moins accès à ce type de dispositifs), alors que ce sont ces familles pour lesquelles l’absence de rémunération entraîne des conséquences plus lourdes.

Certains parents peuvent aussi récupérer des heures supplémentaires ou utiliser leurs congés légaux payés, si cela est possible. Ces congés sont souvent fixés à l’avance avec l’employeur et, en fin d’année, période propice aux épidémies, les parents les ont fréquemment déjà épuisés. De plus, le recours aux jours de vacances annuelles pour la garde d’enfant malade épuise les parents qui perdent leurs rares moments de repos.

Quelles sont les autres solutions ?

Les parents ont peu d’alternatives :

  • La garde par un proche, une option limitée et pas disponible pour tout le monde, a fortiori alors que les grands-parents travaillent de plus en plus tard.
  • Les services de garde-malades à domicile, mais ils sont de plus en plus réduits en Belgique par manque de viabilité financière.
  • Le télétravail, souvent faute de meilleure solution.

Le télétravail, une solution pour garder ses enfants malades ?

Certains parents recourent au télétravail pour garder leurs enfants malades, mais en pratique seuls 35 % des parents ont la possibilité de télétravailler (2). En réalité, jongler entre les responsabilités professionnelles et les soins à apporter à l’enfant peut être épuisant et contre-productif. Cette situation peut générer un sentiment de culpabilité : d’un côté, de ne pas être efficace dans son travail et de l’autre, d'avoir l’impression de ne pas s’occuper correctement de son enfant malade.

la Ligue des familles appelle à des solutions de garde d'enfant malade

La Ligue des familles appelle à soutenir les services de garde d’enfant malade et à un congé enfant malade rémunéré

Pour remédier à cette situation problématique et afin de répondre à une demande massive des parents, la Ligue des familles appelle à un soutien financier public aux services d’accueil d’enfants malades à domicile. Elle propose aussi deux dispositifs complémentaires pour chaque parent : tout d’abord, la mise en place de 10 jours de congé enfant malade rémunérés dont 3 sans justificatif nécessaire, ainsi qu’un congé de conciliation de 8 heures par an (qui augmente selon la situation familiale) pour faire face aux urgences et impératifs familiaux sans devoir toucher aux congés légaux. Ce dernier congé permettrait aux parents, entre autres, d’arriver un peu plus tard au travail quand ils voient le matin qu’un enfant est malade, le temps de trouver une solution de garde, quand ils ne peuvent pas prendre une journée de congé.                                      

(1) Selon le baromètre des parents (2024) de la Ligue des familles

(2) Baromètre des parents (2022) de la Ligue des familles