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Un coup de pouce pour les familles d’enfants en situation de handicap, une expérience précieuse pour les extrasitters
À travers cette rencontre, Matthieu Marchal nous raconte le développement du projet Extrasitting. Depuis son arrivée à la Ligue des familles, il a participé activement avec sa collègue Murielle Bertrand à la réorientation du service babysitting pour répondre aux besoins spécifiques des enfants en situation de handicap. Il revient sur une année intense, d’engagement, d’avancées et de concrétisation de ce nouveau dispositif.
Quels ont été les principaux chantiers en 2024 ?
L’année 2024 a été une année clé pour le projet Extrasitting. On a mené plusieurs travaux de fonds qui ont nourri notre travail et posé des bases solides pour la suite de l’aventure.
La spécialisation du service a nécessité une analyse approfondie du marché afin de définir un périmètre d’action qui apporte une vraie valeur ajoutée. Nous avons constaté qu’il existait de nombreuses offres de répit en centre (de jour ou de nuit), mais qu’il manquait une solution intermédiaire pour des gardes courtes à domicile.
Nous avons également vite réalisé que la logistique et le recrutement étaient un vrai défi. Ce qui nous conduit à nous concentrer sur Bruxelles et Liège, deux villes pleines de ressources, où nous pouvons compter sur des référents locaux et des candidats potentiels. Cela a facilité le déploiement du service, qui est proposé aux membres de la Ligue des familles depuis septembre.
Il a fallu faire connaître le service…
Oui, il était essentiel d’expliquer ce changement majeur et de s’assurer qu’il soit bien compris. Tout d’abord, nous avons choisi le nom de ce nouveau service. Puis nous avons mobilisé de multiples canaux de communication, notamment des campagnes d’affichage dans les universités et écoles, un spot radio pour sensibiliser le grand public ainsi que des partenariats avec des associations spécialisées dans le handicap. Cette approche a été efficace à Bruxelles, où nous avons recruté une quinzaine de familles et une dizaine d’extrasitters actifs. En revanche, l’impact a été plus limité à Liège.
Comment se déroule le recrutement des extrasitters ? Quel est leur profil type ?
Un processus rigoureux a été mis en place : tout commence par un formulaire en ligne, suivi d’un entretien individuel pour cerner le profil et les motivations du candidat. Ensuite, nous demandons un certificat de bonne vie et mœurs ainsi qu’une formation aux premiers secours. Nos extrasitters sont principalement des étudiants de 18 à 25 ans en formation dans les domaines du soin et de l’éducation (logopédie, médecine, psychologie, etc.). Nous n’excluons à fortiori aucun profil, il est cependant important que la personne s’engage à long terme, car il est parfois délicat de gagner la confiance de l’enfant et des parents, le lien qui se tisse est fort, mais demande un engagement dans la durée.
Concrètement, comment fonctionne l’extrasitting ?
Chaque enfant a un carnet de bord qui permet de structurer les premiers échanges et d’organiser une rencontre préparatoire avant la première garde. Cette phase est essentielle pour établir une relation de confiance et assurer un accompagnement adapté à chaque enfant.
Afin de sécuriser le service, nous avons souscrit deux assurances : une couverture ‘accident du travail’ pour protéger les extrasitters et une assurance responsabilité civile en cas de dommage matériel ou d’accident pendant la garde. Nous exigeons que les familles soient en ordre d’assurance pour couvrir d’éventuels incidents impliquant l’enfant.
Ces mesures permettent d’encadrer durablement le service et d’assurer son bon fonctionnement. De plus, nous avons maintenu un tarif très démocratique de 9€ / heure.
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Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans le développement du service ?
Nous avons dû nous assurer du respect de la nouvelle législation concernant la rémunération des volontaires. Les plafonds de défraiement pour les volontaires ont évolué, rendant plus complexe la gestion contractuelle des extrasitters. Il a fallu trouver un équilibre pour que nos extrasitters soient rémunérés sans que les familles soient obligées d’établir un contrat de travail, ce qui aurait été un frein majeur. Cette analyse a pris du temps et a abouti à la rédaction d’un règlement clair, aujourd’hui disponible sur notre site web.
Quels sont les retours des familles et des 'extrasitters' ?
Les familles apprécient beaucoup le service, notamment le fait que leurs enfants puissent nouer une relation stable avec un extrasitter, contrairement aux solutions de répit en centre qui sont souvent plus institutionnelles. Cependant, certaines familles ont rencontré des difficultés à trouver un extrasitter disponible aux horaires souhaités. Côté extrasitters, ceux ayant une formation ou une expérience avec le handicap s’intègrent très bien, mais nous avons aussi noté que les profils plus âgés pouvaient rencontrer des limites physiques à long terme.
Quels sont les objectifs pour 2025 ?
En 2025, nous avons trois grands axes de développement. D’abord, la mise en place d’un programme de formation plus structuré, en commençant par des modules destinés à faciliter les interactions avec des enfants autistes, notamment au niveau de la communication et du jeu. Ensuite, nous voulons étendre le service à de nouvelles zones. Enfin, nous devons aussi pérenniser notre financement.
Parent ou volontaire ? Rejoignez-nous dès aujourd’hui !
Vous êtes parents d’un enfant en situation de handicap ? Vous avez besoin d’un moment pour souffler, d’un soutien ponctuel ou régulier ? Nos volontaires sont là pour vous !
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Devenez extrasitter et offrez des moments inoubliables à un enfant tout en développant votre expérience !