Prise de position
La gratuité scolaire est protégée par des Conventions internationales et notre Constitution – et ce droit inclut la gratuité du matériel scolaire de base, le Conseil d’Etat l’a encore récemment rappelé. Pourtant, depuis des décennies, alors que les impôts des parents sont déjà censés couvrir intégralement les frais de scolarité de leurs enfants, les familles sont mises à (chère) contribution une deuxième fois à chaque rentrée lorsque les écoles leur transmettent de parfois longues et couteuses listes de fournitures à acheter. La loi prévoit pourtant que les subsides et dotations de ces écoles doivent déjà servir à financer ces fournitures…
Conséquence : deux familles sur trois vivent des difficultés financières du fait des frais scolaires. Heureusement, depuis 2019, les différents gouvernements de la FWB ont progressivement organisé l’achat collectif par les écoles du matériel de base en maternelle et début de primaire, ce qui réduit quand même d’une centaine d’euros la facture de rentrée des parents. Mais sans prévoir la suite.
La Ligue des familles tire l’alarme : si le gouvernement d’Elisabeth Degryse (Les Engagés) et la Ministre de l’ducation Valérie Glatigny (MR) ne décident rien en octobre lors des négociations pour le budget 2025 de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 56 000 familles d’élèves aujourd’hui inscrits en 3e primaire, qui ont toujours connu ces fournitures prises en charge par les écoles, devront mettre la main à la poche en septembre prochain pour financer l’école de leurs enfants arrivant en 4e. Une explosion des frais de rentrée pour ces familles (+104€ à payer en moyenne par élève, d’après nos estimations), et un vrai recul de leur droit à la gratuité scolaire. Un tel recul dans les droits des familles ne pourrait être acceptable.
La Ligue des familles agit actuellement pour sensibiliser le nouveau gouvernement et l’appeler à dégager les moyens nécessaires (faibles : cela représente 4 millions d’euros, soit…. 0,03% du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles) garantissant à tous les enfants qui bénéficient cette année de la gratuité scolaire d’en garder le bénéfice l’an prochain. C’est leur droit et celui des familles, tout simplement.