Étude

Résumé
Depuis 100 ans, la Ligue des familles réclame l’accès à un logement décent, abordable et de qualité pour les familles. Mais en 100 ans, les familles ont changé. De nos jours, les parcours familiaux se sont diversifiés : mise en couple, séparation, séquence de vie seul·e avec enfants plus ou moins longue, remise en couple... Et chaque changement familial peut avoir un impact sur le logement des familles. A l’aune de ces évolutions familiales, il parait opportun de se questionner sur les politiques publiques en matière d’habitat et d’étudier leur adéquation avec les réalités des familles actuelles.
Dans une première partie, nous présenterons brièvement l’évolution des schémas familiaux depuis 1950. Dans une seconde partie, nous présenterons les politiques en matière de logement les plus importantes pour les familles: le bail habitation, les allocations logement, le logement public, les primes et prêts à la rénovation, le précompte immobilier, les aides à l’acquisition… Sans prétendre à l’exhaustivité, pour chaque politique ou acteur public, nous résumerons les aides ainsi que la façon dont les familles sont prises en compte dans les modalités d’accès et d’attribution.
De ce travail, il ressort plusieurs constats. Tout d’abord, un constat positif, il est pris en compte dans quasi l’entièreté des politiques étudiées, à l’exception des politiques concernant le bail habitation, la présence d’enfants au sein du ménage, que ce soit via une augmentation des plafonds de revenus d’accès ou dans le calcul de l’aide… D’autre part, on voit que certaines politiques prennent en compte la situation particulière des familles pour leur accorder des aides supplémentaires : les familles monoparentales qui perçoivent une allocation loyer supérieure à Bruxelles ou voient leur plafond de revenus augmenter dans la prise en compte des primes rénolution à Bruxelles. D’autres politiques s’adaptent aux réalités des familles, comme le Fonds du logement wallon qui propose un prêt intergénérationnel pour répondre aux besoins des familles qui accueillent un membre de plus de 60 ans chez elles.
Néanmoins de nombreux points sont problématiques ou méritent d’être étudiés pour la Ligue des familles : la définition d’enfant à charge, l’obligation de faire du logement sa résidence principale pendant plusieurs années, le plafonnement du nombre de personnes à charge, l’inadéquation de certaines politiques à certaines façons d’habiter, le taux cohabitant, la multiplicité des démarches et l’accès à l’information. Des problèmes qui rendent difficiles l’accès et le maintien dans un logement décent et abordable pour les familles les plus précaires, mais aussi pour les familles monoparentales, les familles recomposées et les familles nombreuses.
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