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Nous avons interrogé pour la première fois les familles à propos de leurs actions en matière de transition climatique et les difficultés auxquelles elles font face. L’adaptation au dérèglement climatique peut provenir de changements collectifs ou d’adaptations individuelles de modes de vie. La volonté de voir la société s’adapter au changement climatique est en tout cas forte chez les parents. 93% d’entre eux estiment que les prochains gouvernements devront prendre des actions pour agir face au dérèglement climatique. Les adaptations individuelles dépendent pour partie de la volonté des familles, et pour partie de leurs possibilités concrètes.
54% des familles ont déjà adapté leur mode de vie pour lutter contre le dérèglement climatique
21% disent qu’elles sont prêtes à le faire, mais qu’elles n’ont pas encore commencé. 17% ne souhaitent pas changer leurs habitudes et 8% ne savent pas.
Les femmes semblent davantage changer leurs comportements que les hommes : 57% l’ont déjà fait contre 51% des hommes. Les hommes sont plus nombreux à annoncer qu’ils ne changeront rien (20% contre 14% des femmes). A noter aussi que plus on a d'enfants, plus la volonté de changer de mode de vie est présente. 18% des familles d’un enfant ne veulent pas changer de mode de vie pour 10% des familles de 3 enfants et plus.
Les familles les plus aisées sont plus nombreuses à avoir déjà changé leur mode de vie, c’est le cas de 63% des familles gagnant entre 4001 et 5000€ et 60% des familles gagnant plus de 5000€ net/mois, mais de 53% des familles gagnant moins de 4001 euros. Par contre, ces dernières nous disent davantage vouloir changer leurs comportements, mais ne pas encore avoir mis des choses en place (22% contre 19%) ou encore ne pas savoir répondre à la question (8% contre 2% des familles gagnant plus de 4000€). Nous verrons ci-après les difficultés rencontrées par les différents profils de familles à opérer des changements au niveau individuel.
42% des familles trouvent difficile d’acheter bio à cause du prix
Pour mieux connaître les obstacles aux changements individuels en matière de consommation et de mode de vie afin de lutter contre le dérèglement climatique, nous avons soumis une série d’éléments aux familles qui avaient déjà changé leurs habitudes ou étaient prêtes à le faire.
Malgré cette volonté de changer ce qu’elles peuvent, à leur échelle, les familles rencontrent presque toutes des difficultés à le faire. 13% des parents à peine indiquent ne rencontrer aucun des problèmes évoqués ; la plupart font face à des obstacles, au premier rang desquels est mentionnée la difficulté à acheter bio en raison du prix que cela coûte et celle de changer les habitudes alimentaires (ex. : produits locaux, moins de viande, moins de produits industriels) à cause du temps et de l’organisation que cela demande, pour des familles qui courent déjà souvent contre le temps (lire par ailleurs les données relatives à la conciliation entre travail et vie de famille).
Ces difficultés sont largement présentes dans toutes les catégories socio-économiques. Les familles aux revenus plus élevés rencontrent toutefois un peu moins de problèmes que celles à bas revenus : 16% des familles percevant entre 4001 et 5000€ net/mois et 21% des familles aux revenus supérieurs à 5000€ net/mois ne rencontrent aucune de ces difficultés, contre 8% seulement de celles ayant des revenus mensuels inférieurs à 4000€.
Le tri des déchets pose davantage de difficultés dans les zones où le logement est cher. Les familles bruxelloises et du Brabant wallon ont plus de mal à trouver de la place pour toutes les poubelles de tri dans leurs logements (cette difficulté est invoquée par respectivement 26 et 34% de ces ménages, contre 20% des familles hennuyères et moins dans les autres provinces)