Analyse

La grille indicative des loyers en Wallonie. Ses avantages et inconvénients pour les familles

Résumé

En mars 2019, une nouvelle grille indicative des loyers a été mise en ligne en Wallonie (https://loyerswallonie.be). C’est l’aboutissement d’une volonté politique énoncée dans la déclaration de politique régionale du précédent Gouvernement wallon PS-CdH (2014-2017) et reprise par le Gouvernement wallon MR-CdH (2017-2019).

Pour la Ligue des familles cette grille présente plusieurs avantages pour les familles. Lors de la recherche d’un logement, elle permet aux familles locataires et propriétaires de se faire une idée des loyers pratiqués selon le quartier et le type de bien. Nous regrettons cependant le peu de poids qu’auront les familles locataires dans la (re)négociation de leur loyer si celui-ci dépasse le plafond supérieur de la grille.

Autre point positif, cette grille semble très complète puisqu’elle prend en compte la localisation et la proximité de transports en commun dans son calcul. Les critères du bien sont également très exhaustifs. Ils pourraient néanmoins être complétés par les services situés à proximité du bien (écoles, commerces, crèches…) parce que leurs présences influencent le choix des familles lors de la recherche d’un logement.

La Ligue des familles trouve positif que les propriétaires bailleur·esse·s aient accès aux primes à la rénovation et à l’énergie s’ils s’engagent à pratiquer les loyers de la grille pendant 5 ans. C’est une bonne chose pour les familles propriétaires-bailleur·esse·s qui ont des difficultés à trouver les fonds nécessaires pour améliorer leurs biens.

Cependant cette grille n’est pas exempte de critique, la Ligue des familles regrette que cette grille ne fasse qu’une photographie à un temps T du marché locatif privatif. Sans se prononcer sur la pertinence de réguler les loyers, la Ligue des familles constate que les loyers augmentent plus vite que l’indice santé et qu’un grand nombre de familles locataires ont de plus en plus de mal à boucler leur fin de mois.

Autre critique, toutes une série de baux ne sont pas repris dans la grille : les baux de colocation et étudiant·e·s, les logements atypiques… Alors que ces locataires peuvent être en situation de grande précarité. Une information fiable sur les loyers pratiqués pour ce type de bien serait bienvenue. De plus, la colocation est un phénomène qui se développe et qui offrirait aux familles monoparentales une réponse à leurs problèmes grâce à la solidarité et la mise en commun des dépenses qu’offre la colocation.



Alexandra Woelfle

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