Analyse

La directive work-life balance. L’Europe à l’épreuve de la conciliation vie privée-vie professionnelle

La conciliation travail-famille représente un défi majeur pour les parents et les aidants.

Le Baromètre des parents le montre chaque année : 8 parents sur 10 éprouvent des difficultés à concilier vie familiale et vie professionnelle, et 1 sur 4 ressent souvent voire en permanence un risque de burn out parental[1]. Le Baromètre confirme également que prendre un congé parental reste une affaire de femmes[2].

Il a pourtant été démontré que les pères qui prennent des congés parentaux restent impliqués dans l’éducation de leurs enfants sur le long terme. Les enfants jouissent d’une meilleure santé et présentent de compétences cognitives et émotionnelles plus élevées[3]. Un meilleur partage des congés parentaux entre les femmes et les hommes favoriserait donc le bien-être de l’ensemble de la famille.

La conciliation des temps est un enjeu d’autant plus fondamental qu’avec le vieillissement de la population, les travailleur∙euse∙s∙ n’ont plus uniquement leur rôle de parents à jouer, ils doivent aussi très souvent remplir celui de proches aidants[4].

Partant de ce constat, la Commission européenne a proposé en 2017 une directive sur la conciliation vie privée-vie professionnelle (work-life balance). Après deux ans de négociation, le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne sont parvenus à un accord définitif le 13 juin 2019.

Bien que cette directive constitue une voie de progrès et renforce le droit des travailleur∙euse∙s ayant des responsabilités familiales, le standard des normes y figurant est extrêmement faible, permettant ainsi à de nombreux Etats Membres de ne pas changer (ou presque) leur législation nationale.

Pour la Ligue des familles la transposition de la directive est toutefois une opportunité de réformer en profondeur le dispositif belge actuel qui n’est manifestement pas suffisant pour faire face aux enjeux de la conciliation vie-privée et vie professionnelle.

 

[1]https://www.laligue.be/association/etude/2018-12-03-barometre-des-parents

[2] Elles représentent 69% de ses utilisatrices.

[3] OECD Policy Brief  “Parental leave : Where are the fathers”, mars 2016.

[4] D-G TREMBLAY « Conciliation travail-famille, encore et toujours un défi » HEC Montréal, 2016/1   Vol.41, pp 22 à 25.

 

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