Communiqué de presse

La diminution des congés familiaux : une mesure qui heurte les parents

Dans les heures qui viennent, le gouvernement fédéral devrait conclure ses discussions relatives au budget 2023 et prendre une décision en ce qui concerne l’avenir des congés familiaux. Face au risque de diminution de la durée et de la rémunération de ces congés, les parents se sont fait entendre ces derniers jours et ont pu exprimer à quel point les congés familiaux étaient des outils indispensables pour concilier travail et vie de famille.

Toute atteinte à ces dispositifs, qu’il s’agisse du congé parental, du crédit-temps, de l’interruption de carrière, constituerait un recul inacceptable alors que tant de parents rencontrent déjà des difficultés à faire face à leurs contraintes professionnelles tout en assumant leurs responsabilités familiales. Au contraire, ils attendent que les pouvoirs publics les soutiennent davantage.

Les parents se mobilisent

Depuis la semaine dernière, on connait les pistes sur la table du gouvernement fédéral : réduction de la durée du crédit-temps et de l’interruption de carrière, réduction de la période pendant laquelle prendre un crédit-temps, réduction des rémunérations de ces congés (voir détails ci-dessous).

Comme la CSC et la FGTB, la Ligue des familles s’oppose fortement à ces mesures. Faute de temps pour lancer une pétition ou toute autre forme de mobilisation, la décision étant imminente, elle a partagé sur les réseaux sociaux un visuel « je m’oppose à la diminution des congés familiaux », qui a été partagé 2700 fois en 3 jours à peine et a généré 200 témoignages de parents expliquant à quel point les congés familiaux sont importants pour eux. Quelques exemples :

« Ces congés parentaux m'ont déjà littéralement sauvée par deux fois. D'abord pour profiter des premiers mois de mes enfants en 4/5e, à un âge où ils changent chaque semaine. Ensuite pour survivre au confinement et m'en remettre... Maman solo au boulot, prendre un jour par semaine est devenu indispensable pour aider mes pré-ados en difficultés scolaires et trouver encore des moments d'échanges avec eux. La compensation est faible mais faire sans aurait été pire... »

« Ces types de congés (qui ne sont pas des congés mais bien des journées passées à courir après le temps...) sont indispensables pour les parents, encore plus pour les parents solo. Comment tout gérer quand on travaille tous les soirs jusque 18h? Où placer les rendez-vous médicaux... et autres nombreuses obligations, comme l'organisation de la maison ? »

« Pourquoi c'est important ? Car quand vous avez un enfant malade ou avec une pathologie et que vous avez énormément de rendez-vous à l'hôpital, un 4/5e parental vous soulage un peu... ça permet d'utiliser moins de jours de congés pour toutes ces visites et de pouvoir prendre congé pour être réellement en congé! Une année, j'avais tellement eu de visites à l'hôpital que je n'ai pas su prendre 1 seul jour de vacances... »

« Ça va bientôt faire 5 ans que j'ai réduit mon temps de travail pour m'occuper de mes enfants. Quand on prend un 80%, on doit se débrouiller pour en faire autant qu'un 100% mais en moins de temps. Sans famille à proximité, qui garde les enfants le mercredi ? Sans ces crédits-temps et autres aménagements, c'est impossible ! »

Simplifier le système, harmoniser les régimes : oui mais sans réduire la durée ni la rémunération des congés familiaux

Le système des congés familiaux est complexe. Entre congés parentaux, crédit-temps et interruptions de carrière, qui permettent tous de s’occuper d’un enfant mais avec des modalités et conditions d’accès différentes, difficile pour les parents de s’y retrouver. La Ligue des familles est donc favorable à une simplification du système et à une harmonisation, mais attention : dans l’objectif de permettre aux parents de mieux recourir à ces congés et en aucun cas de réaliser des économies ! Or, ici, il s’agit bien de pures mesures d’économies sur le dos des parents.

Si les parents ne tiennent pas le coup, cela générera d’autres dépenses

Enfin, pour la Ligue des familles, il faut bien avoir conscience que les congés familiaux, tels qu’ils existent actuellement, permettent à peine aux parents de tenir le coup. Si demain, il diminuent encore, cela générera inévitablement d’autres dépenses en sécurité sociale (maladie, chômage) : il est illusoire de penser que les parents vont pouvoir mener de front travail et vie de famille sans aide pour s’en sortir au quotidien et sans suffisamment de moments de pause.

Rappel des pistes sur la table du gouvernement fédéral

  • 3 mois de crédit-temps en moins pour chaque parent

Actuellement, les travailleurs ont droit à 51 mois de crédit-temps pour s’occuper d’un enfant de moins de 8 ans ou pour faire face à plusieurs situations difficiles (soins palliatifs d’un proche, soins à un enfant en situation de handicap…). Le crédit-temps passerait de 51 à 48 mois, réduisant la durée de congé pour toutes ces raisons.

  • Diminution de la période pendant laquelle les parents peuvent recourir au crédit-temps

Les parents ne pourraient plus recourir au crédit-temps pour s’occuper d’un enfant au-delà de 5 ans, au lieu de 8 ans actuellement.

  • 1 an d’interruption de carrière en moins pour les fonctionnaires

L’« harmonisation » entre le crédit-temps et l’interruption de carrière se ferait à la baisse : les fonctionnaires, qui ont droit actuellement à 60 mois d’interruption de carrière, auraient à l’avenir droit à 48 mois de crédit temps (12 mois de moins donc).

  • Diminution de l’ensemble des allocations de 5 à 10% 

La rémunération des congés parentaux est pourtant déjà extrêmement faible : 516,63€/mois pour le crédit-temps, 845€/mois pour le congé parental.

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