Prise de position

Fermetures d’écoles et de crèches : cet insupportable manque de considération pour les parents

Fermetures d’écoles et de crèches : cet insupportable manque de considération pour les parents

Chaque jour, de nouvelles classes et crèches ferment suite à des tests Covid-19 positifs. Chaque fois, des dizaines de parents supplémentaires doivent, du jour au lendemain, trouver une solution de garde pour leurs enfants. La Ligue des familles appelle d’urgence à un congé spécifique.

Malheureusement, la situation se répète : des classes doivent fermer pour protéger nos enfants, leurs familles et leurs enseignant·e·s. Et malheureusement, comme en mars, bien que la situation était cette fois largement prévisible, rien n’est mis en place pour les parents.

Au printemps, entre le premier appel de la Ligue des familles à un congé spécifique en cas de fermetures d’école le 11 mars, et l’adoption du congé parental Corona le 2 mai, il aura fallu sept semaines pour que le Gouvernement agisse. Laissant les parents, pendant tout ce temps, sans aucune solution de garde ou à (tenter de) travailler tout en s’occupant de leurs enfants.

Des centaines de parents doivent
à nouveau concilier l’impossible

L’obstination de la Ligue des familles a tout de même fini par payer et le congé parental Corona, quoique très imparfait (pensons à la rémunération, honteuse, de 352 €/mois pour un congé à mi-temps), a donc finalement vu le jour. Mais fin septembre, il arrive à son terme. Or, en ce début d’année scolaire, des centaines de familles se retrouvent à nouveau à devoir concilier l’impossible.

Comme en mars, il n’est pas prudent de confier ces enfants - à risque de Covid-19 puisqu’en quarantaine - aux grands-parents. Comme en mars, les parents ne peuvent recourir au congé enfant malade ni aux garde-malades, puisque les enfants ne sont pas malades.

Comme en mars, il n’existe pas de congé spécifique pour faire face à cette situation, puisque le congé parental Corona arrive à échéance, qu’il est impossible de le prendre du jour au lendemain, qu’on ne peut le prendre qu’à mi-temps maximum, et qu’il est si mal rémunéré que la majorité des parents n’y ont pas accès. Et moins encore qu’en mars, puisque le confinement et les grandes vacances sont passés par là, les parents ne peuvent compter sur leurs jours de vacances annuelles.

Garde d’enfant malade : encore plus casse-tête que d’habitude

À cette problématique, il faut ajouter celle de la garde des enfants malades. En tout temps, c’est un casse-tête pour les parents, puisque tous n’ont pas droit à des jours de congé enfant malade rémunérés. Mais ça l’est plus encore cette année : les enfants sont renvoyés à la maison au moindre rhume et le recours aux grands-parents ou à des garde-malades est déconseillé, voire impossible. Il faut donc garder les enfants plus souvent et plus longtemps à la maison, avec encore moins de solutions qu’en temps normal.

Les ministres de l’Éducation et de la Santé en Fédération Wallonie-Bruxelles viennent de le rappeler : « La mise en quarantaine automatique d’une classe entière n’est prévue que dans un seul cas : en maternelle, lorsque l’enseignant·e/encadrant·e est testé·e positif.ve ». Or, ces derniers jours, des écoles ont fermé alors qu’elles n’étaient pas dans les conditions prévues pour le faire.

On peut imaginer que face à un cas de Covid-19, des membres du personnel ou des familles manifestent des inquiétudes et souhaitent la fermeture de l’établissement. C’est bien compréhensible. On ne peut toutefois tolérer, pour le droit à l’éducation de nos enfants et pour la sérénité des parents, que chaque école décide ou non, selon ses propres critères, de fermer lorsqu’un cas apparaît. En premier lieu, il est donc nécessaire de faire appliquer les règles existantes.

S’assurer du respect des règles

par les écoles… et protéger les parents

Mais c’est inéluctable, même en cas de parfait respect des dispositions prévues, il y aura encore des classes qui devront fermer. Avec le soutien de la FGTB, des Femmes CSC, de la CGSLB, de la Fédération des services sociaux et des FPS, la Ligue des familles appelle à un congé spécifique pour permettre aux parents de faire face à cette situation.

La ministre fédérale de l’Emploi, Nathalie Muylle, vient toutefois d’indiquer qu’il existe, selon elle, déjà suffisamment de dispositifs pour faire face à cette situation et qu’il n’est pas nécessaire qu’elle prenne une initiative. Nous sommes abasourdis de constater qu’elle cite, par exemple, le congé sans solde - mais combien de parents peuvent se permettre de perdre deux semaines de salaire ?

Cette inaction et ce manque de considération pour les parents concernés sont insupportables. Ils sont aussi dangereux en cette période de crise sanitaire : si, quand une école ferme, les parents n’ont d’autre solution que de mettre leurs enfants chez les grands-parents, cette mesure n’a aucun sens pour la santé publique. Il est nécessaire et urgent de donner aux familles les moyens de respecter ces mesures sanitaires et la Ligue des familles n’aura de cesse de le rappeler.

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