Analyse

Faut-il permettre le partage du congé de maternité entre parents ? Analyse d’une proposition de loi

Assouplir le congé de maternité afin de permettre à la mère de céder la partie facultative de son congé de maternité au père/coparent, c’est une idée qui revient régulièrement sur la table des négociations.
Récemment, le MR a déposé une proposition de loi en ce sens. Les autrices entendent assouplir les conditions du congé de maternité pour ainsi lutter contre les discriminations dont sont victimes les femmes sur le marché du travail, mieux répondre aux besoins des parents et renforcer le rôle du conjoint lors de la naissance d’un enfant, dont l’implication précoce a des effets fondamentaux sur le long terme.
La Ligue des familles soutient les objectifs desdites propositions, mais elle ne partage pas la façon de parvenir à ces objectifs.
Elle insiste sur ces points essentiels :
Pour agir sur les discriminations professionnelles dont sont victimes les femmes sur le marché du travail il faut plutôt renforcer le rôle du père/coparent en rendant le congé de paternité/coparentalité équivalent à celui de la mère.
Pour permettre au père/coparent de s’impliquer dès la naissance de l’enfant il faut plutôt rendre le congé de paternité/coparentalité équivalent à celui de la mère, en rendre les premières semaines obligatoires et rémunérer les congés de naissance à hauteur de 100% du salaire.

  • Le congé de maternité sert aussi à créer du lien avec son enfant, il ne s’agit pas uniquement de se remettre de son accouchement.
  • Nous ne disposons pas de données permettant de savoir quelle proportion de mères souhaitent abréger leur congé de maternité pour en transférer une partie au père. Actuellement, les mères qui ne prennent pas la totalité du congé sont très rares : l’Inami indique avoir « pu établir qu’il ne devait s’agir tout au plus que de quelques dizaines de cas sur base annuelle ».
  • La mesure pose question puisque le congé de maternité belge est déjà l’un des plus courts d’Europe.
  • La Ligue des familles s’interroge sur comment cette proposition serait concrètement mise en place pour les femmes et craint qu’elles puissent subir des pressions de la part de leur employeureuse pour abréger leur congé de maternité.
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