Prise de position
Écoles : cap maintenant sur le 19 avril
Quand, en six jours, on apprend l’annulation de certains stages, puis la suspension des cours pour tous les élèves sauf les maternelles, et puis quand même finalement les maternelles aussi… on comprend l’effort collectif à réaliser, mais notre patience de parent est mise à rude épreuve. Alors on se focalise sur cette date où - on l’espère - tout ira mieux : le 19 avril.
On appellerait ça le grand défouloir. Un site, une page Facebook, où l’on partagerait nos frustrations et difficultés quotidiennes de parents. Une nouvelle initiative de la Ligue des familles ? Non, juste des élucubrations entre collègues (et mamans) lassées, énervées, fatiguées (cochez la ou les cases qui vous concernent…).
La vie de parents, en tout temps, n’est pas un long fleuve tranquille. Mais quand les contraintes sanitaires viennent s’ajouter aux mauvaises nuits, aux crises, aux problèmes financiers et à toutes les petites et grandes misères auxquelles une famille peut être confrontée, ça fait parfois basculer un équilibre précaire.
Il n’est nullement question ici de contester la nécessité de prendre des mesures strictes pour endiguer la propagation du virus. La séquence des décisions a, en revanche, été particulièrement pénible pour les familles, avec les nerfs des parents mis à rude épreuve.
19 mars : toute la pression mise sur les enfants,
mais on maintient les écoles ouvertes
Rembobinons. Vendredi 19 mars, le Comité de concertation fait deux annonces : le plan plein air est reporté et les ministres de l’Enseignement sont sommé·e·s d’établir un plan pour limiter les contaminations dans les écoles. Derrière le premier point, on retrouve le changement de règles concernant les stages de Pâques, qui ne pourront plus accueillir que 10 enfants au lieu de 25.
Ceci s’ajoute au report du retour à l’école en présentiel pour les 3e et 4e secondaires et à l’obligation du port du masque pour les 5e et 6e primaires. Autrement dit : la pression est mise sur les seuls enfants et leur famille. Pour la Ligue des familles, ce n’est pas défendable. La question de la fermeture ou non des écoles n’est certes jamais simple, mais il est une évidence : si de nouvelles mesures strictes sont nécessaires, elles ne peuvent pas reposer uniquement sur les épaules des plus jeunes et de leurs parents.
Il n’empêche que ce sont bien ces mesures-là qui sont mises en œuvre, et les mails de parents confrontés à une annulation de stage commencent à pleuvoir. À quelques jours à peine des vacances, certains parents n’ont plus la possibilité de demander congé à leur employeur et n’ont pas de possibilité de garde - sauf à confier les enfants à des grands-parents à risque. Immédiatement, la Ligue des familles demande que les parents concernés puissent bénéficier du chômage temporaire, comme c’est le cas lors d’une fermeture d’école ou quand un enfant est mis en quarantaine. Le soir même, déjà, c’est confirmé : le chômage temporaire sera bien applicable dans ce cas !
24 mars : on ferme les écoles, sauf les maternelles,
et puis quand même les maternelles
Cinq jours plus tard, le mercredi 24 mars, c’est une nouvelle mesure dure qui est annoncée : la suspension des cours pour tous les élèves, sauf ceux de maternelles. La Ligue des familles comprend l’effort collectif demandé et se réjouit, sans forcément y trouver une logique, que les enfants les plus jeunes puissent, eux au moins, poursuivre leur vie le plus normalement possible.
Mais, quelques heures plus tard, c’est ce même point qui est remis sur le métier. Le lendemain après-midi, la suspension des cours est annoncée en maternelle également.
Chaque mesure est éminemment discutable. Fallait-il fermer complètement les écoles dès le mercredi, les laisser ouvertes en partie, ne pas les fermer du tout vu leur rôle essentiel ? Ces éléments font débat, y compris parmi les parents. Mais ce qui est difficile à vivre pour tous, ce sont les changements quotidiens de mesures concernant des éléments majeurs de la vie des familles.
La prise de décision est incroyablement difficile dans ce contexte, cela ne fait pas de doute. Mais les parents, comme tous les autres citoyen·ne·s, sont en droit d’attendre un minimum de cohérence et de prévisibilité. On comprend qu’on ne puisse pas garantir ce que permettra la situation sanitaire dans quelques mois ou même quelques semaines. Mais des décisions qui changent à quelques jours, et même parfois à quelques heures, d’intervalle, ce n’est pas vivable, ça tape sur les nerfs et ça rend l’adhésion aux mesures très difficile, même aux meilleures volontés.
19 avril : nouvel espoir ?
Il n’existe donc pas de grand défouloir pour le moment. Mais pour tenir le coup, on a cette date : le 19 avril. La reprise des cours et d’une vie plus normale pour nos enfants après les congés de printemps reste un objectif clairement annoncé et partagé par toutes les formations politiques. Les écoles devront rouvrir, en présentiel pour tous. Les jeunes et les parents ont besoin de cette perspective.