Communiqué de presse

CP - Stop à l’exclusion des enfants en situation de handicap de notre enseignement

La feuille de route de la Ligue des familles pour faire enfin de l’école inclusive une réalité concrète

A l’occasion de la journée internationale des personnes en situation de handicap, ce 3 décembre, la Ligue des familles s’est penchée sur l’endroit où tout commence : l’école. 38 000 enfants sont scolarisés dans l’enseignement spécialisé en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ils forment une bulle totalement séparée des autres enfants.

La Ligue des familles sort aujourd’hui une étude définissant les étapes concrètes à franchir et un échéancier possible afin que toutes les écoles puissent à l’avenir inclure tous les enfants, quels que soient leurs besoins.

A terme (d’ici 20 ans), cela aboutirait à la réaffectation des moyens des écoles spécialisées à un accompagnement optimal des enfants en situation de handicap dans l’enseignement ordinaire, et à la création de classes spécialisées intégrées aux écoles ordinaires, comme solution de dernier recours pour les cas les plus lourds, permettant tout de même aux enfants de se côtoyer dans la cour de récréation.

Aujourd’hui, tous les enfants ne grandissent pas ensemble

En théorie, de nombreux élèves en situation de handicap devraient pouvoir rester dans une école « ordinaire » grâce à des aménagements raisonnables (ex. : rampe d’accès aux locaux, cours en langue des signes, en braille…). En pratique, rares sont les élèves qui obtiennent ces aménagements. Les enfants à besoins spécifiques (handicaps lourds mais aussi troubles légers de l’apprentissage) sont aujourd’hui quasi-automatiquement dirigés vers l’enseignement spécialisé. Tous les enfants ne grandissent donc pas ensemble.

D’autres pays européens ont réussi à inclure tous les enfants dans l’enseignement ordinaire

Les exemples étrangers nous prouvent qu’un enseignement réellement inclusif est possible : en Italie, au Portugal et au Danemark, la quasi-totalité des enfants sont scolarisés dans l’enseignement ordinaire. Les écoles se sont adaptées aux besoins de chaque enfant et le recours aux établissements spécialisés est devenu l’exception. La Fédération Wallonie-Bruxelles fait à cet égard partie des cancres européens : 4,1% des enfants y sont inscrits dans l’enseignement spécialisé alors que la moyenne européenne est d’1,5%.

Les mesures de la Ligue des familles pour faire de l’enseignement inclusif, enfin, une réalité

Le Pacte pour un enseignement d’excellence est beaucoup plus vague et moins ambitieux en ce qui concerne les enfants en situation de handicap que pour la réforme du reste de notre enseignement. La Ligue des familles a dès lors consulté les acteurs du secteur et dressé une feuille de route pour atteindre l’inclusion de tous les élèves un peu plus chaque année et complètement d’ici 20 ans.

  • Dès aujourd’hui, un cadastre des besoins spécifiques des élèves, indispensable afin de mener la politique la plus adaptée ;
  • A très court terme (2021),
    • L’adaptation de la formation continue des enseignants afin qu’ils disposent des outils pour gérer la diversité dans une classe ;
    • Une réforme du mécanisme d’orientation vers l’enseignement spécialisé, en incluant les parents dans le processus, et en vérifiant que tout a été tenté dans l’enseignement ordinaire, moyennant par exemple des aménagements raisonnables ;
    • La mise en place des « pôles territoriaux », nouvelles structures qui aideraient les écoles ordinaires d’une région à accompagner les enfants à besoins spécifiques, notamment en mettant à leur disposition des professionnels (paramédical, logopède, enseignant.e de soutien …) ;
  • A moyen terme (2030),
    • L’adaptation de la formation initiale des enseignants ;
    • L’augmentation de l’encadrement dans l’enseignement ordinaire via diverses mesures (création de postes, régulation de l’offre, réaffectation progressive des enseignant.e.s de l’enseignement spécialisé) ;
    • La création de classes de répit dans les écoles ordinaires, permettant la prise en charge temporaire d’un élève à besoins spécifiques lorsque l’enseignant.e n’est plus en capacité de le faire ou que l’élève lui-même a besoin d’un répit ;
    • Réaffectation du personnel des écoles spécialisées vers l’enseignement ordinaire et les pôles territoriaux ;
    • Création de classes spécialisées de dernier recours dans les bâtiments de l’enseignement ordinaire.
  • A long terme (2040),
    • Réaffectation du personnel des écoles spécialisées vers l’enseignement ordinaire et les pôles territoriaux ;
    • Création de classes spécialisées de dernier recours dans les bâtiments de l’enseignement ordinaire.

La Ligue des familles va communiquer les résultats de cette étude à la Ministre de l’Éducation et aux députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles et demande qu’une concertation soit organisée afin de concrétiser ces mesures. La Ligue des familles souhaite que les associations de défense des personnes en situation de handicap soient pleinement associées à cette concertation.

 

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Notes aux journalistes
Vous pouvez accéder à l’étude dans son entièreté sur notre site.

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