Communiqué de presse
La Ministre de l’Emploi, Nathalie Muylle, va soumettre à ses partenaires du gouvernement fédéral un congé parental supplémentaire pour les parents solo dans le cadre de la crise du coronavirus. C’est ce qu’elle déclare dans De Morgen ce matin, suite au communiqué envoyé hier par les organsations de défense des familles. La Ligue des familles et son pendant flamand, le Gezinsbond, réclament en effet depuis des semaines des solutions pour les parents et est heureuse d’avoir permis de faire bouger les choses. Mais la formule proposée par le gouvernement est extrêmement light et laissera l’écrasante majorité des parents sans solution.
Rien n’est prévu pour les parents en couple
Le congé parental proposé est prévu uniquement pour les parents solo. Ces parents – essentiellement des mamans – sont effectivement ceux qui sont dans les situations les plus difficiles et ont particulièrement besoin de soutien. Toutefois, de nombreux autres parents sont également dans une situation impossible, à tenter depuis des semaines de combiner (télé)travail et occupation d’enfants en bas âge. Ce sont deux activités à temps plein. Il est indispensable que le gouvernement prévoie également un congé pour ces autres parents, surtout si les écoles et crèches ne rouvrent pas avant plusieurs semaines ou mois. Ne rien prévoir pour l’ensemble des parents, c’est aussi contribuer à invisibiliser le travail non rémunéré comme la garde d’enfant qui est, à ce jour, toujours largement pris en charge par les femmes.
Un congé inaccessible financièrement
La rémunération de ce congé est un élément crucial si l’on veut que les parents puissent le prendre. Or le congé parental est rémunéré 765€/mois ; et 1258€ pour les parents solo (en cas de congé à temps plein). Dans les deux cas, c’est beaucoup trop faible et de nombreux parents ne peuvent pas se permettre de prendre ce congé. Il est impératif d’augmenter cette rémunération pour que ce congé soit une vraie solution pour les parents.
Le congé pour parents solo ne pourra par ailleurs être pris qu’à mi-temps ou 1/5e temps. Il faut bien penser que pendant le reste du temps, les parents solo doivent donc toujours travailler tout en s’occupant de leurs enfants. Ça reste un vrai problème ; le congé doit pouvoir être pris à temps plein.
Enfin, les indépendants n’ont pas droit au congé parental et ne pourront donc bénéficier de ce dispositif. Or ils rencontrent évidemment les mêmes difficultés que les autres parents.
Les parents ne pourront pas tenir à ce rythme dingue
La formule envisagée est donc extrêmement light et ne répondra pas aux besoins de l’écrasante majorité des parents. Or les parents craquent. « On parle de ne pas rouvrir les écoles avant septembre, s’inquiète Christophe Cocu, directeur général de la Ligue des familles, si c’est le cas, il est impératif que le gouvernement propose une solution pour tous les parents de jeunes enfants, qui ne pourront pas tenir encore plusieurs mois à ce rythme dingue, en tentant de travailler tout en surveillant que le petit de 10 mois ne tombe pas en tentant de s’accrocher à des meubles et alors que la grande de 5 ans les sollicite en permanence parce qu’elle n’a personne avec qui jouer. »