Communiqué de presse
A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés ce 20 juin, la Ligue des familles appelle le prochain Gouvernement fédéral à mettre un terme définitif à l’enfermement des familles avec enfants.
En avril dernier, le Conseil d’Etat a suspendu l’arrêté royal autorisant l’enfermement des enfants. Mais immédiatement, la Ministre De Block a annoncé des travaux d’insonorisation du centre fermé pour pouvoir à nouveau enfermer des familles… Il est grand temps que la Belgique cesse de violer les droits de l’homme et les droits de l’enfant.
Le Conseil d’Etat suspend la détention des familles avec enfants…
Le 4 avril 2019, le Conseil d’Etat a suspendu l’exécution de l’arrêté royal qui permet de placer en détention des familles avec enfants. Pour les juges, la détention d’un enfant à côté de la piste d’atterrissage de Zaventem constitue un traitement inhumain et dégradant. Le Conseil d’Etat doit encore se prononcer, dans les mois à venir, sur l’annulation de cet arrêté.
« Lors de sa visite du centre fermé, la Ligue des familles avait été choquée de constater les trompe-l’œil utilisés : par exemple, les grillages entourant le centre avaient été recouverts d’une bâche représentant un champ de blé… Comme s’il suffisait de cacher les barreaux de la prison pour qu’enfermer des enfants devienne acceptable », remarque Christophe Cocu, Directeur général de la Ligue des familles.
… mais le Gouvernement entend continuer à les enfermer coûte que coûte
Le 30 avril 2019, la Ministre De Block a annoncé que des travaux d’insonorisation allaient être réalisés afin de pouvoir à nouveau enfermer des familles. Pour Christophe Cocu, « aucun aménagement ne permet de rendre humain l’enfermement des enfants. Par ailleurs, cette « solution » pose plusieurs questions : les familles devront-elles rester à l’intérieur durant plusieurs semaines ? Les enfants ne pourront plus jouer dehors ? Et en cas de fortes chaleurs, il ne sera plus possible d’ouvrir les fenêtres ?»
Pour la Ligue des familles, il faut mettre un terme définitif à l’enfermement des enfants
Enfermer un enfant compromet sa santé dès son arrestation et son arrivée au centre fermé. Les conséquences de l’enfermement sont nombreuses et pas uniquement liées au bruit des avions : rupture avec le milieu scolaire et l’environnement social, perte de repères, reviviscence des traumas passés, anxiété, stress, retard du développement...
L’impossibilité pour les parents d’exercer leur autorité parentale risque de causer de désordres émotionnels et comportementaux chez les enfants. Le Conseil national de l’Ordre des médecins a ainsi rendu un avis en octobre 2018 indiquant que « le maintien de la relation affective avec ses parents, essentiel pour le bien-être de l’enfant, ne peut être mis en œuvre dans des conditions qui mettent sa santé physique et psychique en danger ».[1]
La marge de manœuvre du Gouvernement fédéral actuel en affaires courantes semble désormais limitée. La Ligue des familles appelle donc le prochain Gouvernement à mettre un terme immédiat et définitif à cette pratique honteuse.
[1] Courrier du Conseil national de l’Ordre des médecins, 25 octobre 2018.