Communiqué de presse
Les 1.000 premiers jours d’un enfant sont fondamentaux au niveau éducatif et constituent une base fondamentale pour le développement de l’enfant. Des études[1] montrent que les interventions précoces auprès des enfants ont un impact positif et durable et sont efficaces pour lutter contre le décrochage scolaire, l’exclusion de l’emploi... La Ligue des familles se questionne sur le manque d’investissement public et fait des propositions.
De véritables freins à la fréquentation d’un milieu d’accueil
Les difficultés rencontrées par les familles et les enfants pour fréquenter un milieu d’accueil sont nombreuses. Pour Christophe Cocu, Directeur général de la Ligue des familles, « bénéficier d’une place d’accueil est un parcours d’obstacles. Il y a un manque de places accessibles financièrement et géographiquement ainsi que de services qui répondent aux besoins plus spécifiques des parents ». Un constat qui rend l’accueil de la petite enfance inaccessible à toute une série d’enfants et qui amplifie les inégalités sociales. C’est inadmissible.
3 revendications prioritaires pour le prochain gouvernement
La Ligue des familles identifie 3 propositions prioritaires pour que l’accueil devienne un véritable droit de l’enfant, accessible à toutes les familles.
1. Des places d’accueil plus accessibles
Pour la Ligue des familles, la programmation de places d’accueil doit tenir compte non seulement des taux de couverture mais également des spécificités et des besoins des familles. La Ligue des familles demande que des objectifs précis soient fixés par commune :
- Un taux de couverture de 50% minimum par commune (1 place pour 2 enfants).
- Un taux de couverture de milieux d’accueil qui pratiquent des tarifs en fonction des revenus des parents de 33% minimum (1 place pour 3 enfants).
2. Une révision de la participation financière des parents
La manière de calculer la participation financière des parents fait l’objet de controverses[2]. Non seulement parce qu’elle s’opère de manière libre dans les milieux non subventionnés mais également parce qu’elle est proportionnelle aux revenus dans les milieux subventionnés. La participation financière correspond à 11% des revenus du ménage. « Une participation à hauteur de 11% des revenus pour un ménage ayant des revenus cumulés de 1.500 € n’a pas le même impact sur le budget de la famille que pour un ménage ayant des revenus de 5.000 € » explique Christophe Cocu.
La Ligue des familles demande dès lors que cette participation soit plus progressive et moins importante qu’actuellement pour les parents ayant des revenus faibles et moyens sans toutefois augmenter la part payée par les revenus plus importants.
3. Une continuité de l’éducation des enfants de 0 à 6 ans
La Ligue des familles souhaite qu’un continuum entre les milieux d’accueil et l’école fasse l’objet d’une réflexion. Notre système scolaire doit s’inspirer des bonnes pratiques des milieux d’accueil pour créer un environnement positif pour l’apprentissage comme c’est le cas en Suède. Pour Christophe Cocu « une initiative comme l’intégration progressive dans les écoles maternelles de milieux d’accueil de la petite enfance serait une première étape pour un système éducatif davantage intégré ».
L’enfance comme priorité politique absolue
Pour que l’accueil de la petite enfance remplisse ses missions et fasse l’objet d’une vraie politique publique, nous demandons que ces trois revendications soient inscrites dans la déclaration politique communautaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles et que des moyens financiers soient déployés. « Les dépenses pour la petite enfance constituent un investissement rentable à long terme. Les pouvoirs publics en sont conscients, chaque ministre a créé des places d’accueil sur les 15 dernières années, il est temps de passer à la vitesse supérieure en investissant largement dans l’accueil de qualité des tous petits ! » conclut Christophe Cocu.
[1] Comme celle de Bodman F., de Chaisemartin C., Dugravier R., Gurgand M. Investissons dans la petite enfance. L’égalité des chances se joue avant la maternelle. Terra Nova. Mai 2017
[2] LEMAIRE P. Le coût de l’accueil pour les parents dans les milieux subventionnés, faut-il réviser le barème de la participation financière parentale ? La Ligue des familles, 2012.