Communiqué de presse
Budget 2024
La Ligue des familles appelle à concrétiser enfin les engagements pris pour les familles depuis 2019
Les différents gouvernements sont en train d’élaborer leurs budgets 2024 : la dernière occasion de concrétiser les engagements pris pour cette législature. A quelques mois des prochaines élections, nombre d’avancées majeures prévues dans les accords de gouvernement et importantes pour le quotidien de centaines de milliers de familles n’ont pas été concrétisées ou ne sont pas allées assez loin.
Les accords de gouvernements prévoyaient d’améliorer les congés pour les parents, d’instaurer la gratuité scolaire et réduire les temps de trajet en bus scolaire pour les enfants de l’enseignement spécialisé. Il s’agit d’attentes majeures des familles : à quelques mois de la fin de la législature, la Ligue des familles appelle les gouvernements à prévoir ces mesures dans leurs budgets 2024 et à ne pas les reporter aux prochains gouvernements.
Un congé parental à 1500€/mois, sans condition d’ancienneté
Le gouvernement fédéral s’était engagé en 2020 à réformer les congés pour les parents dans le sens de plus d’égalité entre les hommes et les femmes. 4 ans plus tard, outre l’allongement du congé de paternité, les parent n’ont vu absolument aucune amélioration de leurs régimes de congé : bien au contraire, les crédits-temps ont été rabotés.
De meilleurs congés parentaux, c’est pourtant une des toutes premières attentes des parents, qui sont 70% à trouver difficile de concilier travail et vie de famille, et bien plus encore les femmes et les parents de jeunes enfants, selon le Baromètre des parents (sondage Ipsos).
« Pour la Ligue des familles, il y a une grande priorité en la matière : mieux rémunérer le congé parental », explique Madeleine Guyot, Directrice générale de la Ligue des familles. « Aujourd’hui, il est payé à peine 879€ net/mois – c’est extrêmement faible –, et est dans les faits totalement inaccessible à la plupart des parents. Dans l’idéal, un parent qui interrompt temporairement son travail pour pouvoir gérer sa vie de famille ne devrait pas y perdre financièrement, donc ce congé parental devrait être rémunéré à hauteur de 100% du salaire. On a conscience que c’est très ambitieux et on propose donc une première étape : payer le premier mois de congé parental à 1500€ net (2000€ net pour les familles monoparentales) ».
Autre mesure possible pour avancer à petits pas vers une réforme des congés familiaux : aujourd’hui, pour prendre un congé parental, il faut compter une ancienneté d’un an chez le même employeur. « On veut supprimer cette condition d’ancienneté. On ne parle pas d’une petite mesure technique. Plus de la moitié des salariés de moins de 25 ans ont un emploi temporaire, tandis qu’un cinquième des naissances ont lieu dans cette tranche d’âge. On a donc énormément de jeunes parents qui doivent mener de front travail et vie de famille et qui n’ont pas droit aux dispositifs de conciliation existants. Il est important de donner accès au congé parental à chaque parent. », poursuit Madeleine Guyot.
La gratuité des fournitures scolaires en 3e et 4e primaire
La gratuité scolaire a avancé en maternelles, puis en 1re et 2e primaire depuis cette année, mais pour les enfants à partir de la 3e, plus rien n’est prévu. La Ligue des familles appelle à la gratuité des fourniture en 3e et 4e primaire dès la rentrée prochaine et a adressé un courrier en ce sens au gouvernement avec 21 autres organisations : fédérations d’associations de parents, syndicats d’enseignants, etc.
Une année de gratuité scolaire, ça représente à peine 0,03% du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « C’est tout à fait minime pour le pouvoirs publics. Mais pour les parents, ça fait une différence colossale : une économie de 100€ par enfant au mois de septembre. »
Mettre fin au calvaire du transport scolaire des enfants de l’enseignement spécialisé
Des enfants, pour certains lourdement handicapés, passent jusqu’à 4h par jour dans le bus scolaire pour aller à l’école. Ils vivent un calvaire depuis des années et la situation se dégrade davantage à chaque rentrée.
« Une maman nous écrivait ainsi que son enfant devait prendre le bus à 5h40 pour arriver à l’école à 8h30 », rapporte Madeleine Guyot. « On ne peut pas accepter que des enfants, qui sont déjà dans une situation particulièrement fragile, restent dans cette situation. On en est à un point où des parents doivent arrêter de travailler pour conduire eux-mêmes leurs enfants à l’école ou faire l’école à la maison parce que les pouvoirs publics ne remplissent pas leur mission. »
Il est donc indispensable de dégager de nouveaux budgets pour démultiplier les circuits et raccourcir les trajets. La Flandre vient d’attribuer 30 millions supplémentaires à cette politique. Nous appelons, avec Unia et le Délégué général aux droits de l’enfant, à un investissement comparable, à hauteur de 16,5 millions € pour ce qui concerne la Wallonie par exemple.
A tout le moins, la Ligue des familles attend de la Wallonie des mesures pour répondre aux urgences, comme l’a fait la Cocof en achetant des mini-vans (nécessitant seulement un permis B) pour engager plus facilement des chauffeurs dans un contexte de pénurie et en améliorant les conditions de travail des accompagnateurs.