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La Belgique avance dans la transposition de la directive européenne, « Work life balance », qui doit favoriser la conciliation des temps pour les parents. Un pas dans la bonne direction… mais il faut aller plus loin et pour faire aboutir des mesures qui changeraient véritablement le quotidien des familles. La Ligue des familles appelle les députés à agir.
Work Life Balance
Conciliation travail-vie de famille : les parents attendent bien plus
Ce mercredi 14 septembre, en Commission Affaires sociales de la Chambre, un vote important a eu lieu sur la conciliation entre travail et vie de famille. La transposition de la directive européenne Work Life Balance, dont il était question, comporte quelques améliorations importantes pour mieux protéger les parents dans le monde du travail. Toutefois, les parents qui courent contre le temps au quotidien attendent bien plus. La Ligue des familles appelle les députés à se saisir de cette occasion pour faire enfin aboutir des mesures qui changeraient véritablement le quotidien des familles, à commencer par une meilleure rémunération du congé parental et l’instauration d’un congé enfant malade rémunéré.
Une meilleure protection des parents
La transposition de la directive permettra des avancées en termes de protection des parents dans le monde du travail : une meilleure protection contre les discriminations de ceux qui assument leurs responsabilités familiales, une protection renforcée contre les mesures préparatoires au licenciement (en plus du licenciement), un préavis calculé sur la rémunération habituelle plutôt que sur la rémunération réduite pour les parents en congé… Il s’agit d’améliorations notables.
Le texte prévoit également un « congé aidants » de 5 jours, permettant aux proches de personnes gravement malades de s’en occuper, mais non rémunéré à ce stade : une rémunération pourra éventuellement être prévue ultérieurement par arrêté.
Les parents attendent des mesures qui changeront vraiment leur quotidien
Toutefois, pour la Ligue des familles, le texte devrait être beaucoup plus ambitieux pour changer réellement le quotidien des parents. La directive européenne impose un minimum à atteindre. Bien évidemment, les Etats-membres peuvent prendre des mesures supplémentaires pour améliorer la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. La Ligue des familles appelle les députés à saisir l’occasion de cette transposition pour enfin mieux rémunérer le congé parental et instaurer un congé enfant malade payé.
Le congé parental, actuellement payé 845€/mois seulement, est dans les faits inaccessible à la majorité des parents. Selon le Baromètre des parents, 6 parents sur 10 n’ont pas encore pu prendre de congé parental. La faiblesse de la rémunération est la première raison invoquée par les parents qui n’y ont pas recouru. Même parmi ceux qui l’ont pris, la perte de rémunération a été difficile à vivre pour la moitié d’entre eux (49%). Il s’agit également d’un enjeu majeur de l’égalité entre les femmes et les hommes, la faible rémunération du congé parental ayant pour conséquence que ce sont majoritairement les femmes qui l’utilisent (2/3 contre 1/3 des hommes), la perte de rémunération étant moins conséquente pour le ménage.
- La Ligue des familles appelle les députés à ajouter dans le texte voté demain un échéancier prévoyant la revalorisation progressive de la rémunération du congé parental, afin d’atteindre à terme les 100% du salaire.
Quant au congé enfant malade rémunéré, une minorité d’employeurs y donnent droit, mais 3 parents sur 4 n’en bénéficient pas actuellement. Or, il existe de moins en moins d’alternatives pour s’occuper des enfants : plusieurs services de gardes d’enfants malades ont annoncé leur fermeture, les grands-parents travaillent de plus en plus tard, de nombreux parents n’ont que 20 jours de congé par an et pas de proches disponibles…
- La Ligue des familles plaide pour que les députés permettent aux parents de recourir aux 5 jours de « congé aidants » quand leur enfant est malade. Il est en outre indispensable de prévoir au plus vite une rémunération de ce congé aidants à hauteur de 100% du salaire. Sans cela, il n’apportera rien de plus que le congé pour raison impérieuse, non rémunéré non plus, auquel il se substitue partiellement (les personnes recourant aux 5 jours de congé aidants perdront en effet 5 des 10 jours de congé pour raison impérieuse).