Communiqué de presse
L’accord de gouvernement prévoyait une offre d’emploi finale à la fin de la période de droit au chômage. La Ligue des familles demandait que cette offre d’emploi prenne en compte la situation familiale de la personne. Dans ses communications à la suite de l’accord, le gouvernement ne fait plus aucune mention d’une offre d’emploi avant limitation des allocations de chômage. La Ligue des familles dénonce une réforme aveugle aux situations de nombreux parents, en particulier ceux d’enfants en situation de handicap, les familles monoparentales, les parents dont les conjoints travaillent le soir et le week-end.
Retour à l’emploi : plus complexe encore dans certaines situations familiales
« Pour des raisons indépendantes de leur volonté, de nombreux parents de jeunes enfants ne sont pas en capacité de retrouver un emploi en moins de deux ans », relève Madeleine Guyot, Directrice générale de la Ligue des familles.
La situation des parents d’un enfant en situation de handicap, qui ne peuvent concilier la prise en charge de leur enfant avec la reprise d’un travail, est particulièrement préoccupante. Ils subiront la fin de leurs allocations de chômage alors qu’il n’existe pas de dispositifs de congé suffisants ni toujours de structures collectives adéquates pour répondre à leurs besoins.
Un autre problème significatif concerne la grave pénurie de places en crèche. Depuis 2019, la Fédération Wallonie-Bruxelles a perdu pas moins de 1700 places. 23 % doivent réduire leur temps de travail voire arrêter de travailler faute de place en crèche, et les parents en recherche d’emploi ne peuvent pas trouver de travail en l’absence de solution de garde pour leur enfant.
Enfin, de nombreux emplois actuellement vacants (dans la santé, l'horeca, le commerce, l’industrie, le transport...) impliquent des horaires de soirée, de nuit, de week-end, ou simplement au-delà des heures de crèche ou de garderie scolaire. Les familles monoparentales, mais aussi les parents dont les conjoints travaillent quand il faut s’occuper des enfants, ne sont pas en capacité d’occuper de telles fonctions.
« Le gouvernement indique, pour répondre aux besoins de ces personnes, que celles qui travaillent à minimum mi-temps et reçoivent un complément de chômage pourront conserver ces allocations. Mais cela ne remédie pas du tout aux situations de tous les parents en difficulté », selon Madeleine Guyot. « Quand on ne trouve aucune place en crèche, on ne sait pas occuper d’emploi, même à mi-temps. Quand on s’occupe nuit et jour de son enfant lourdement handicapé, non plus. Cette réforme reste aveugle à des situations familiales déjà très difficiles, et les parents concernés subiront maintenant en plus une perte financière drastique ».
Où sont passés le droit à l’emploi et l’offre d’emploi finale ?
L’accord de gouvernement évoquait page 16, au terme du droit au chômage, une « offre d’emploi finale » formulée par les services régionaux de l’emploi. Mais on ne trouve plus trace de cette offre d’emploi finale dans les communications relatives à l’accord intervenu cette nuit. « Cela signifie-t-il que si le Forem ou Actiris ne proposent pas d’offre d’emploi adaptée à la situation familiale de la personne, celle-ci sera néanmoins exclue des allocations de chômage ? Concrètement, si les emplois disponibles impliquent du travail en soirée, la nuit ou le week-end et qu’un parent solo ou dont le conjoint travaille déjà à ces horaires n’est pas en capacité de les occuper, il perdra ses allocations ? Chacun comprend pourtant bien qu’il ne peut laisser ses jeunes enfants seuls ? Nous dénonçons une décision aveugle aux réalités des familles avec jeunes enfants », conclut Madeleine Guyot.