Prise de position

Budget 2023 : encore moins de congés pour les aidants proches !

Les aidants proches ont déjà droit à très peu de congés et très mal rémunérés. Les mesures du gouvernement relatives au crédit-temps viennent rendre encore plus difficile la vie des aidants proches qui bien souvent combinent  les mécanismes pour pouvoir s’occuper d’un proche en déficit d’autonomie : congés thématiques, crédits-temps ou encore interruptions de carrière. ­

Souvent invisibles, les aidants proches sont trop peu connus et reconnus. Pourtant, ils sont le pivot essentiel des soins et de l’accompagnement des personnes en situation de dépendance (âgés, malades, en situation de handicap,…). Le budget 2023 du gouvernement fédéral va les impacter de manière non négligeable !

Même si cela ne concerne pas directement le congé Aidants Proches, disponible depuis la Loi de Reconnaissance de septembre 2020, les mesures annoncées impacteront par ricochet de nombreux aidants. En effet, le congé thématique Aidants Proches est clairement insuffisant en termes de durée, flexibilité, montant de l’allocation ONEM notamment.  Ces derniers sont donc obligés de cumuler les différents dispositifs légaux pour pouvoir s’occuper d’un proche en déficit d’autonomie : congés thématiques, crédits-temps ou encore interruptions de carrière.

Parce qu’ils offrent un accompagnement gratuit à leur proche vulnérable, les aidants font économiser de l’argent à la société. Pourtant, bien souvent, ils sont obligés de recourir à des aménagements professionnels afin de pallier au désinvestissement des politiques publiques et une offre de service trop limitée : manque d’accessibilité aux services d’aide et de soins à domicile, manque de places dans les institutions, manque de places d’accueil dans les centres de jour, manque de transports adaptés… ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.

Un risque majeur d’épuisement des aidants proches

La santé de l’aidant proche est plus à risque que celle d’une autre personne, le syndrome d’épuisement est très fréquent. Réduire les dispositifs d’aménagement du temps de travail va conduire à des problèmes plus graves et mener davantage vers l’épuisement physique et psychique de ces familles avec toutes les conséquences qui en découlent pour l’aidant et la personne aidée. Pour certains, le rôle d’aidant ne laisse déjà plus de temps de loisir ni de détente, la vie sociale disparaît petit à petit et le quotidien devient de plus en plus difficile à vivre pour tout le monde !

Cela peut entraîner un isolement, une rupture progressive avec l’environnement social et un profond sentiment de solitude. L’aidant proche néglige sa santé, souffre d’anxiété, d’angoisse, de fatigue et tout cela peut entrainer des problèmes d’ordre relationnel, affectif et psychologique. Quel en sera le coût pour la sécurité sociale ? Il est encore plus illusoire d’imaginer que dans leur état de santé, ces personnes auront la possibilité de travailler dans les meilleures conditions !

Il faut au contraire renforcer ces congés, indispensables aux aidants proches

C’est pour cette raison que nous sommes persuadés que ces mesures sont dommageables à court et à long terme et qu’il faut, au contraire, renforcer les mécanismes de solidarité via un allongement de la durée de ces congés, par une plus grande flexibilité, et des montants au minimum supérieurs au seuil de pauvreté. N’oublions pas que les aidants proches sont les chevilles ouvrières sans lesquelles le système de santé ne peut tenir ! 

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