Prise de position
Cette lettre a été envoyée ce 17 mars 2020. Elle prolonge différentes actions lancées depuis le 12 mars (lettre à la Première ministre, communiqué et interventions dans la presse) pour trouver une solution pour les parents contraints de ne pas travailler pour garder des enfants.
Mesdames et Messieurs les Chef.fe.s de groupe,
Mesdames et Messieurs les Député.e.s membres de la Commission Affaires sociales,
C’est aujourd’hui le 2e jour de suspension des cours. Le 2e jour pour lequel les parents, soucieux d’éviter autant que possible les garderies scolaires, doivent trouver des solutions de garde pour leurs enfants.
Leurs congés payés ne sont pas inépuisables (et devront encore servir pendant les vacances scolaires), le congé sans solde n’est pas envisageable, le télétravail avec enfants, quand il est possible, a ses limites (certainement quand il s’agit de jeunes enfants), et les grands-parents devraient à tout prix être préservés.
Pour autant, ils sont conscients du danger et font tout pour ne pas mettre leurs enfants à l’école. Ils se débrouillent, mais la débrouille ne peut tenir 5 semaines.
Nous vous appelons à urgemment mettre en place un dispositif permettant aux parents de ne pas travailler pour s’occuper de leurs enfants, dans la situation actuelle de suspension des cours et de garderies à éviter dans un objectif de santé publique, tout en étant correctement rémunérés.
Le moyen importe peu tant que l’objectif est atteint: il peut s’agir d’une indemnité octroyée aux parents via l’assurance maladie-invalidité, comme c’est le cas en France (mais qui devrait, ici, aussi bénéficier aux personnes qui ont la possibilité de télétravailler, vu la difficulté à le faire avec des enfants). Il peut s’agir d’une nouvelle modalité, temporaire, du congé parental (à condition qu’il soit bien mieux rémunéré, utilisable à la semaine, et s’additionne aux 4 mois existants, que certains parents ont déjà épuisés). On peut envisager encore d’autres manières de faire, cela n’a pas beaucoup d’importance tant que c’est accessible à tous les parents qui en ont besoin - y compris les indépendants - et à même d’être mis en place rapidement.
Nous sommes à votre disposition si vous souhaitez en discuter.
Dans l’attente de ces mesures importantes, veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les Député.e.s, nos salutations distinguées.
Christophe Cocu
Directeur général de la Ligue des familles