Communiqué de presse
A l’occasion de la fête des pères, la Ligue des familles appelle les nouveaux parlementaires et les négociateurs du prochain gouvernement à ne pas oublier les futurs papas. Il y a un an, la Ligue des familles avait plaidé pour un alignement de la durée du congé de paternité sur celle du congé de maternité (15 semaines)[1]. A l’époque, aucun parti politique n’avait cette mesure à son programme.
Le Baromètre des parents de la Ligue des familles a montré ensuite un très large soutien des pères à cette mesure : pas moins de 60% d’entre eux sont demandeurs et seulement 12% y sont défavorables. Depuis, tous les partis francophones ont repris dans leurs programmes électoraux un allongement du congé de paternité (pas tous jusqu’à 15 semaines, mais au moins un allongement). Il est temps maintenant qu’ils répondent à l’attente importante des pères (et des mères !) à ce sujet.
Augmenter le bien-être de toute la famille
Pour Christophe Cocu, Directeur général de la Ligue des familles, « tant le congé maternité que le congé paternité ont pour but de créer un lien entre l’enfant et son parent. Il faut permettre aux pères, qui sont demandeurs, d’avoir un congé équivalent à celui des mères. Cela permettra aussi de soulager un peu les mamans et d’améliorer le bien-être de toute la famille ».
Une étude de l’OCDE[2] montre en effet que les pères qui prennent un congé de paternité restent impliqués dans l’éducation de leurs enfants sur le long terme. Les enfants jouissent d’une meilleure santé et présentent des compétences cognitives et émotionnelles plus élevées. Les pères font état d’une plus grande satisfaction de vivre et d’une meilleure santé physique et mentale.
Réduire les inégalités femmes-hommes au travail
La maternité effective ou potentielle (toutes les femmes ne sont pas mères, mais toutes sont vues comme des mères potentielles) joue un rôle important dans les inégalités femmes-hommes dans le monde du travail. Augmenter la durée du congé de paternité à 15 semaines permettrait de rendre la situation des femmes et des hommes sur le marché du travail suite à une naissance davantage comparable, même s’il est évident que cette seule mesure ne suffira pas à atteindre une égalité parfaite.
Réduire les inégalités femmes-hommes à la maison
L’organisation des couples relève de la sphère privée mais ces choix ont également une dimension sociale. La représentation des femmes et des hommes dans la société et les inégalités économiques entre les sexes poussent davantage les femmes vers la famille et les hommes vers le marché du travail[3]. Pour transformer cette tendance en une politique d’égalité, il faut aller vers un partage égal du temps parental entre les pères et les mères. « Quand les deux parents peuvent passer 3 mois avec l’enfant après sa naissance, cela leur donne la possibilité de mieux se répartir les soins au bébé et les tâches ménagères et de prendre ainsi, peut-être, de bonnes habitudes pour la suite », estime Christophe Cocu.
Rendre le congé de paternité actuel obligatoire
Pour la Ligue des familles, il est par ailleurs nécessaire de rendre le congé de paternité actuel de 10 jours obligatoire pour les salariés : « Il ne s’agit pas de faire peser une contrainte sur les pères, mais bien, au contraire, de permettre à chaque père de prendre ce congé sans craindre de répercussions professionnelles négatives », conclut Christophe Cocu.
[1]https://www.dhnet.be/actu/belgique/un-conge-de-paternite-de-15-semaines-et-si-on-osait-5b1c1a685532a2968864cf1e.
[2] OECD Policy Brief “ Parental leave : Where are the fathers”, mars 2016
[3] Hélène Périvier, 2017 « Réduire les inégalités professionnelles en réformant le congé de paternité », OFCE policy brief 11, 12 janvier 2017.