Analyse
La Ligue des familles s’engage depuis de nombreuses années en faveur de l’égalité de genre. Cette année, elle a décidé d’en faire l’objet de sa campagne.
L’école est l’un des endroits où la socialisation de l’enfant est la plus grande et participe ainsi à cristalliser les rapports sociaux de genre. Ces rapports construits à l’école vont avoir un impact tout au long de la vie des élèves : avenir professionnel, bien-être et confiance en soi, comportement de genre, participation à la vie publique et la citoyenneté… Il s’agit donc d’un enjeu plein et entier qui doit préoccuper tant les acteurs et actrices de l’enseignement que le législateur.
Depuis les années 70 et le passage au système rénové, la mixité de genre s’est peu à peu imposée à l’école jusqu’à être rendu définitivement obligatoire par une décision du Conseil des ministres du 1er octobre 1982. Les garçons et les filles fréquentent donc les mêmes écoles, mais les fréquentent-ils/elles de la même manière ? Traduisons : la mixité de genre a-t-elle abouti à l’égalité de genre ?
Pour répondre à cette question, nous avons réalisé l’analyse genrée des choix d’orientation, des performances scolaires et des attitudes des élèves ainsi que des enseignant·e·s pour comprendre comment se (re)produisent les inégalités de genre au sein de l’école.
La Ligue des familles fait le constat que malgré une mixité apparente l’école reste encore très inégalitaire. Cette situation n’est pas acceptable et appelle une réponse politique ambitieuse.
La Ligue des familles est convaincue qu’il est possible de transformer l’école. Si les acteurs et actrices de l’enseignement, principalement les formatrices·eurs d’enseignant·e·s se mobilisent pour généraliser les pratiques non-sexistes, pour faire connaitre les outils de gender mainstreaming et donc faire advenir une nouvelle génération d’enseignant·e·s à même de porter une institution scolaire transformée, ambitieuse pour nos jeunes et égalitaire, ce qui est aujourd’hui une utopie pourrait être en phase de se réaliser. La Ligue des familles profite ainsi de l’opportunité offerte par la réforme de la formation initiale des enseignant·e·s[1] pour proposer des pistes de solutions.
[1] Décret du 7 février 2019 définissant la formation initiale des enseignants