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La gratuité scolaire en 1ère et 2ème primaire est votée mais ne sera que partielle

Le projet de décret prévoyant la gratuité scolaire en 1ère et 2ème primaire a été adopté ce mardi en Commission Éducation au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dès la rentrée prochaine, les écoles recevront 75€ par enfant pour acheter les fournitures scolaires. Malheureusement, la gratuité ne sera pas totalement assurée puisqu’elles pourront toujours demander des frais supplémentaires aux parents pour les manuels scolaires, cahiers d’exercice et leurs équivalents numériques.

Le décret-programme approuvé hier en Commission éducation prévoit que les écoles recevront, dès la rentrée 2023, 75 € par enfant de 1ère et 2ème primaire et devront s’en servir pour acheter les fournitures. Pour la Ligue des familles, si le texte s’était arrêté là, cela aurait constitué une énorme avancée et un soulagement pour les parents des 106 300 élèves concernés.

Mais le texte prévoit que malgré ce financement public important, les écoles pourront continuer à demander à ces mêmes élèves de financer des achats groupés de manuels scolaires, cahiers d’exercices, et abonnements aux versions numériques de ces supports.

 En théorie, ces demandes des écoles doivent être facultatives. Depuis des années toutefois, les parents et le secteur associatif constatent que, dans les faits, les frais présentés comme « facultatifs » ne le sont pas pour les parents.

« Quand l’école demande du matériel, les parents sont, dans les faits, obligés de l’acheter. Un parent, même en grande difficulté financière, ne veut pas que son enfant n’ait pas le même matériel que ses camarades de classe, ou soit pointé du doigt parce qu’il ne participe pas au financement. Donc si l’école demande de participer à l’achat groupé de matériel, le parent paie ».
Christophe Cocu

Directeur général de la Ligue des familles

Continuer à permettre aux écoles de demander « facultativement » aux parents d’acheter des fournitures scolaires alors qu’elles reçoivent un budget supplémentaire pour le faire est d’autant moins compréhensible qu’un large consensus existe parmi les acteurs de l’école pour mettre fin à ces pratiques. Via le Pacte pour un enseignement d’excellence, tant les pouvoirs organisateurs que les organisations syndicales et les associations de parents se sont accordés pour demander la suppression des frais facultatifs, et ce, tant en primaire qu’en secondaire. Par ailleurs, la ministre de l’Education a confirmé que 20% de la subvention Manolo, qui est donnée aux écoles précisément pour acheter des manuels scolaires et outils numériques, n’est aujourd’hui pas utilisée et est renvoyée par les établissements à l’administration. Il est interpellant qu’on continue à demander à des parents de payer pour des manuels scolaires, alors que les subsides publics qui sont prévus pour l’achat par les écoles de ces manuels ne sont pas utilisés totalement.

​​​​​​​La Ligue des familles plaide pour interdire au plus vite tous les frais dits « facultatifs »

La ministre Désir a assuré que le gouvernement poursuivra l’analyse des réalités de terrain pour envisager d’aller plus loin dans la régulation des frais facultatifs, de la même manière que dans le maternel. La Ligue des familles la prend au mot : dans un contexte où on refinance les écoles pour acheter les fournitures, où l’entièreté des budgets précédents n’avait pas été épuisée pour acheter les manuels, et où l’ensemble des acteurs de l’enseignement sont d’accord de supprimer les frais facultatifs, il faudra poursuivre sans tarder pour organiser au plus vite l’interdiction de tous les frais facultatifs, à tout le moins en 1ère et 2ème primaire, comme cela avait été fait sous le gouvernement précédent pour les maternelles. Dans l’intervalle, nous serons très attentifs pour assurer qu’aucun parent ne soit obligé d’acheter ces manuels, et que ceux qui ne participent pas à ces achats groupés ne soient en aucun cas défavorisés, c’est-à-dire qu’ils puissent bénéficier de la même façon que les autres à la plus-value pédagogique apportée par ces manuels

​​​​​​​La Ligue des familles plaide pour interdire au plus vite tous les frais dits « facultatifs »
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