Analyses et études

Analyse de la réforme du droit du travail envisagée par le prochain gouvernement

Analyse de la réforme du droit du travail envisagée par le prochain gouvernement

Parent, un bullshit job ?

Dans le cadre des négociations pour former un gouvernement de coalition « Arizona », le formateur Bart De Wever a proposé une réforme du droit du travail inscrite dans plusieurs « super notes » socio-économiques successives. La réforme propose d’introduire plus de flexibilité du marché du travail en supprimant des protections importantes : les restrictions sur le travail le dimanche, de nuit ou les jours fériés disparaîtraient, tout comme le supplément de salaire pour les heures entre 20h et minuit. De plus, les 20 jours de congés annuels garantis pourraient être partiellement reportés à l’année suivante, et les règles actuelles sur les heures minimales de travail par jour ou par semaine seraient supprimées, impliquant des horaires de travail extrêmement flexibles.

Si certains peuvent être séduits par une flexibilité accrue, celle-ci menace directement l’équilibre des familles, en particulier les plus vulnérables. Les parents, déjà sous pression pour concilier travail et vie de famille, seraient confrontés à des journées éclatées, des trajets multipliés, davantage de travail à des horaires incompatibles avec la vie de famille, des horaires décidés à la dernière minute. Loin d’être marginales, ces situations toucheraient un nombre croissant de personnes travaillant à horaires atypiques.

Les familles monoparentales, déjà fragilisées par la précarité et une surcharge de responsabilités, ainsi que les femmes, qui continuent d’assumer la majorité des tâches familiales, subiraient de plein fouet ces nouvelles exigences. Elles peineraient plus encore à combiner vie familiale et activité professionnelle. Certaines ne parviendraient plus à travailler ou à accéder à l’emploi. Pour la Ligue des familles, cette réforme met en évidence un décalage flagrant entre la flexibilité économique et les besoins fondamentaux des familles.

Comme si être parent était un « bullshit job », comme si les besoins et horaires des enfants étaient flexibles, comme si les parents pouvaient se plier à toutes les contraintes horaires sans limites, sans craquer. Cette réforme risque d’aggraver les inégalités sociales et de genre tout en fragilisant davantage les familles, déjà confrontées à un équilibre précaire. 

Cette analyse détaille les impacts concrets de ces mesures sur la vie des familles.